espace/efface est une œuvre in situ, un environnement complet.

un environnement pesant et pourtant léger, formé par l’entremêlement  de la performance sonore d'A444, qui s'étire dans le temps et vibre dans l'espace ; avec le dessin d'anna buno qui s'étend dans l'espace et se dissipe dans le temps.

 

la superposition des deux œuvres dans l'espace, nous fait ressentir une fragilité. la craie est destinée à perdre son éclat, sa forme originelle, pour se métamorphoser en permanence. tandis que les sons se bouclent, créent cette impression continue d'une chute. comme si chaque pic sonore mourrait à chaque boucle. et que sa renaissance était menacée, provoquant une douce angoisse de l'incertitude. ; qui se couple avec la porosité de la craie qui nous laisse en suspend ; fragile, de ne pas savoir quel sera la forme future.

le tout nous fascine, car les matériaux ultra-temporels nous poussent à suivre l'évolution ; ou plutôt la chute, l'effacement.

 

on peut alors deviner que les deux œuvres s'enchevêtrent l'une en l'autre par une méthode. Une volonté commune de déstructurer, de déconstruire un environnement. et lorsqu'un tout informe et chaotique semble se présenter, on croit desceller une  essence particulière. comme si l'espace et le temps se dilataient et se resserraient  sous une forme nouvelle. un artefact, qu'il faut faire valoir par une reconstruction intuitive.

ils reforment alors un tout fragile, sans édifice, son par ligne, ligne par son, de manière incessante. les objets se répètent dans leur espace, et leur temps. mais se différencient par leur place dans une structure totale. portant à la fois toute la fragilité et la puissance d'une structure complexe et systématisée.

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tom buno | 2018